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Lâcher de micro-guèpes pour lutter contre le  - 21061534.jpg
C'est dans la châtaigneraie de Rusiu, exploitée par le GAEC San Cervone de Frédéric Moretti et Pierre Pastinelli, qu'une introduction de torymus sinensis a eu lieu cette semaine. Une opération menée sous la responsabilité de l'Inra Sophia Antipolis dans le cadre d'un programme national de lutte contre le cynips.José Martinetti


Comme annoncé, des torymus sinensis ont été introduits dans plusieurs régions de l’île. 
Objectif : minimiser les effets du fléau qui engendre 80%de perte de production. Mais il faudra du temps
On l'appelle très officiellement auxiliaire de lutte biologique. Et même si ses effets ne seront pas spectaculaires immédiatement, c'est le seul moyen dont on dispose aujourd'hui pour tenter de se débarrasser d'un fléau. Celui qui menace une filière, une économie, un patrimoine. Comme cela avait été annoncé, des torymus sinensisont été introduits dans la châtaigneraie insulaire pour contrer les ravages ducynips. Un insecte sauveur contre un insecte ravageur en quelque sorte.
Explications avec Carine Franchi, animatrice de la filière castanéicole au groupement régional de producteurs et transformateurs de châtaignes et marrons de Corse (GRPTCMT).

Le combat sera long
« Le torymus sinensis est une microguêpe, qui est sans danger pour l'homme et les autres espèces animales ou végétales. Elle ne s'attaque en fait qu'au cynips. Sa femelle pond directement dans les galles. Les larves s'y nourriront jusqu'à la fin de leur développement. »C'est dans le cadre d'un programme d'envergure nationale, placé sous la responsabilité de l'Inra de Sophia Antipolis, que des lâchers ont pu être organisés en Corse. Plusieurs châtaigneraies, sélectionnées en fonction de la présence du cynips, ont déjà bénéficié de ce dispositif. Dont celle exploitée par le GAEC San Cervone à Rusiu où une introduction de torymus a été pratiquée jeudi dernier. Entamée en 2011, cette campagne a pour objectif de couvrir un maximum de territoires.
Des secteurs « cynipsés » comme on dirait des zones sinistrées. Et la comparaison entre les deux expressions n'est pas inappropriée puisque, nous l'avons déjà écrit à diverses reprises, le parasite peut générer jusqu'à 80 % de pertes de production sur les exploitations. « Aujourd'hui, le torymus est donc le seul moyen de lutte vivant. Dans un an, on en verra les premiers résultats. Mais, il ne faut pas se leurrer, ce sera très long. Et on devra probablement attendre une dizaine d'années pour parvenir à un équilibre. »En clair, le cynips ne disparaîtra plus jamais de la châtaigneraie corse. Mais, la présence du torymus permettra d'en limiter les effets néfastes. « Si les premiers retours d'expérience sont assez rassurants, cela ne suffira pas. Le cynips menace la survie de la châtaigneraie corse. Je n'ai pas peur des mots : nous sommes face à un drame écologique, économique et patrimonial. Des mesures fortes doivent donc être prises rapidement »,argumente avec conviction Carine Franchi, qui a des idées bien précises sur la question.
En attendant, c'est à une châtaigneraie en péril que le torymus sinensisva s'acclimater. On l'espère en tout cas.

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